[Locaux]-Nyméria

Nyméria

«Nothing isn’t better or worse than anything. Nothing is just nothing.»

MENTAL & CARACTÈRE

Chien de chasse avant tout, tu ne crains pas la mort puisque en un coup de crocs, tu l’administrais à tes proies. Qu’est ce que tu es heureuse quand l’adrénaline de la traque coule dans tes veines ! Tu ne vis plus que pour ça, pour cet instant présent intense où tout peut basculer en une fraction de seconde ! La pratiquer depuis ta plus tendre enfance, que ce soit avec les autres chiots ou avec la meute, t’a conféré ton endurance remarquable et ta capacité à économiser tes forces pour l’instant fatidique où tu serais engagée au corps à corps avec ta proie. “Ta proie”, ils y sont tous passés, du plus petit des écureuils, quand tu avais la chance d’être assez rapide, à l’ours brun en passant par l’élan et même ton cousin le loup en de rares occasions.

Grâce à eux, tu sais t’adapter au moindre de tes adversaires et  utiliser leur force contre eux si bien que tes congénères ne t’impressionnent nullement. A vrai dire, cela fait bien longtemps que tu n’as pas eu de réel contact avec eux. Parfois, ceux que tu as laissés derrière toi se rappellent à ton bon souvenir et l’envie de les rejoindre t’étreins de toute sa force implacable avant que tu ne les chasses précipitamment de tes pensées tout en sachant que tu ne les reverras jamais. Tu t’es imposée une morale extrêmement rigide selon laquelle tu t’efforces de vivre.

Tu essayes de rendre la justice a ta manière et il t’arrives que le comportement des autres t’exaspère et malgré ce que cela pourrait te coûter, tu préfères être seule que mal accompagnée -et par mal accompagnée, tu sous entends surtout ceux qui sont frivoles- car il t’arrives de ne pas comprendre ce manque de stabilité. Tu restes très détachée et prends beaucoup de recul en ce qui concerne les sentiments et cette capacité à dissocier les deux peut se révéler à double tranchant. Avec les années, tu t’es assagie et as appris à aiguiser ton sens de l’observation ainsi qu’à redoubler de prudence.

HISTOIRE

Oh, Nyméria, tu es bien loin de chez toi. Plus de 6000 Km te séparent de la Sibérie qui t’a vue naître. Tu t’en rappelles avec tellement de joie ! Les hivers étaient rudes, le terrain et l’environnement peu hospitaliers mais c’était chez toi. Tu étais bercée  par les exploits de la meute et de ta mère quand elle en faisait encore partie et tes yeux brillaient à l’idée de pouvoir découvrir cette immensité glacée qu’était la taïga et tous ses habitants.

Chaque jour, tu entraînais ton frère et ta soeur dans tes jeux et vous vous épuisiez à vous traquer mutuellement autour de votre mère, sous ses yeux fatigués mais pourtant fiers. Elle était votre modèle et vous étiez sa fierté. Vous vous suffisiez à tous les quatre et l’absence d’une figure paternelle ne s’est jamais faite ressentir, après tout, il en allait de même pour tous les chiots.

Bientôt, vous fîtes la connaissance des autres chiots et l’on commença à vous intégrer progressivement à la meute. Vous passiez de plus en plus de temps avec et tu étais fascinée par la cohésion du groupe et leurs aventures, si bien que la séparation avec ta mère te fut moins compliquée que pour ta soeur. dont tu te fis un devoir de veiller sur elle pour qu’elle ait toutes les chances d’intégrer pleinement la meute.

Lorsque les humains vous jugèrent prêts, ils vous firent passer des tests permettant d’évaluer vos capacités. Ton frère et toi les réussirent avec brio mais votre soeur se laissaient sans arrêt distancer et elle “manquait de conviction” selon vos maîtres. Heureusement pour elle, son caractère soumis et vif ainsi que son joli pelage firent figure de qualités appréciables pour les bipèdes qui choisirent de lui laisser sa chance en temps que reproductrice. Elle fut séparée de vous mais tu savais qu’elle serait bien traitée. Parce que tu avais foi en l’humain.

Dès que tu fus apte, tu partis faire tes premières chasses et tu découvris l’euphorie de la liberté et celle d’assouvir l’instinct ancestral de la poursuite du gibier tout en profitant des conseils des chasseurs plus expérimentés. S’il fallut te rappeler à l’ordre dans les premiers temps, tu devins par la suite l’une des plus impliqués. Tu considérais la chasse comme un devoir envers tes maîtres et même envers ta mère et ta soeur qui en profiteraient elles aussi. A cette époque, le fruit de votre labeur servait à faire vivre tout le groupe d’humains avec qui tu vivais. Puis vint un autre homme, plus brute, plus violent. Ton maître te céda, toi et ceux de ton âge et il garda les autres, les vétérans et ton frère qu’il appréciait grandement. Si la séparation avec ta mère et ta soeur avait été rapide, celle ci te fendit le coeur. Il avait été là pour toi a chaque instant, pour te supporter aussi bien dans tes jeux que dans tes traques.Pourtant, tu eus à peine le temps de lui dire adieu.

Il te fallut rapidement  t’adapter à ton nouveau maître car bien vite, il devint celui qui vous guidait lors des chasses. Il introduisit ses chiens dans la meute mais ce n’était plus pareil.Le gibier devenait de plus en plus gros à chaque fois et les risques devenaient de plus en plus élevés d’y laisser la peau. Ce qui était un plaisir est finalement devenu une horrible contrainte. Plus les jours passaient plus tu réalisais que l’homme chassait par envie et son regard était empli du plaisir sadique d’assister à la mise à mort d’une bête à l’agonie qui hurlait sa souffrance. Ses chiens tourmentaient la bête sans relâche mais se gardaient de l’achever promptement, se délectant de sa souffrance et de ses gémissements. Et cette souffrance t’atteignait et te traversait de part en part.
Lorsque une fois de plus la meute débusquait la proie -une énorme ourse- et que les chiens se jetèrent dessus pour la blesser, tes crocs rencontrèrent la fourrure d’un de tes anciens compagnons de jeu et tu le tira violemment en arrière tout en tentant de t’interposer. Une action aussi dangereuse que vaine devant l’avidité des autres qui te valut une bonne correction. Pour ton plus grand bonheur, tu fus aussi retirée de la meute et vendue au plus vite.

Tu n’avais jamais jamais expérimenté la captivité et encore moins l’avion. La seule chose dont tu te souvienne fut la cage et le sédatif que l’on te donna pour le voyage. Du reste, rien. Et l’avion t’emporta 6000 Km plus loin, dans le pays bien étrange qu’est la France.
Ton nouveau propriétaire était -tu l’appris plus tard- un grand collectionneur de races de chien et un grand amateur de chasse sportive assez timbré pour aller chercher un chien de chasse à l’autre bout du monde. De son périple, il avait aussi ramené l’un de ces grands lévriers russes et un laika de Sibérie orientale. Il ne se doutait pas encore que le chien de chasse qu’on lui avait tant vanté ne chasserait pas pour lui.
Dès qu’il l’apprit, il voulut se débarrasser de toi mais ne voulut pas te concéder la faveur de l’euthanasie n’y voyant que le coût que tu ne valais pas.
Il t’abandonna au détour d’une route de montagne, peu soucieux de l’argent qu’il avait perdu car tu n’avais valu qu’une bouchée de pain.

Il ne te fut pas difficile de survivre et tu appris à tes dépends que l’endroit qui t’était le plus favorable était la montagne alors tu t'es établie vers un petit village des Pyrénées. Lorsque les hommes t’approchent, tu recules parce que tu es libre et que tu ne veut plus servir de maître mais pourtant, parfois la meute te manque.