Quand tout est trop simple, ft Princesse !

Quand tout est trop simple

Ft. Pepsi

"Princesse, étendue sous l'astre de feu, se prélassait dans sa chaleur. Elle méritait bien cela. Tous s'inclinait devant elle, et elle recevait gracieusement leurs compliments ; il était normal qu'elle prenne une pause de temps en temps."

Soleil. La meilleure chose au monde. Enfin, l'une des meilleures, songeait-elle en pensant à la course. Princesse, étendue sous l'astre de feu, se prélassait dans sa chaleur. Elle méritait bien cela. Tous s'inclinait devant elle, et elle recevait gracieusement leurs compliments ; il était normal qu'elle prenne une pause de temps en temps.

Un appel. Sa pause semblait prendre fin ici. Elle soupira lourdement, se redressant du tapis d'herbe moelleux sur lequel elle avait entamé sa sieste. Sa journée avait pourtant si bien commencé. En sortant de sa niche douillette, bien au chaud, le soleil illuminait déjà son enclos, et un employé n'avait pas tardé à distribuer la nourriture avant de lui ouvrir la porte - comme il se devait.

Princesse avait alors fait le tour de son domaine, vérifiant que tout était en ordre, reniflant les nouvelles odeurs, prenant des nouvelles de tous, coursant quelques chats hérétiques pour le plaisir, avant de se diriger vers son trône en ce magnifique temps : une clairière, à la fois assez à l'écart pour que son herbe ne soit pas tondue, et à la fois assez proche pour que toute agitation inhabituelle lui parvienne. Et s'y était allongée de tout son long avec plaisir, et avait longuement somnolé.

Mais voilà qu'on l'appelait. Princesse se releva, lança une patte puis une autre en avant, puis s'étira en un long salut, sentant son dos se tendre avec délices. Enfin, elle se mit en route dans un petit trot vers l'origine des cris qui scandait son nom.

L'humain, une fois qu'elle se fut arrêtée devant lui, lui ébouriffa la tête - ce qu'elle endura avec dignité - et avança la laisse qu'il tenait dans sa main vers son collier. La lévrier se laissa attacher calmement, puis elle suivit tout aussi tranquillement l'humain lorsqu'il se releva et se détourna pour l'emmener vers son objectif - quel qu'il soit. S'il s'agissait d'une balade, cela pourrait s'avérait intéressant... Mais son expérience lui disait que non. L'humain ne lui donnait pas cette impression.

Et effectivement, ainsi qu'elle l'avait si intelligemment deviné, ce n'était pas une balade : un cours d'éducation, rien que ça. L'humain (Pierre, croyait-elle se rappeler. Il était un des rares dont elle se souvenait du nom, uniquement grâce au fait que sa présence soit récurrente pour les activités au sein du camping) au centre du cercle de duos canin - humain commença à blablater en les voyant arriver, mais elle n'y prêta pas attention. Les humains parlaient souvent pour ne rien dire ; à quoi bon les écouter ? Si il voulait s'adresser à elle, il emploierait son nom, et ainsi la chienne pourrait examiner sa demande.

Pourtant, rien ne se passa lorsqu'il eut fini d'emplir les oreilles de tous de ses bruits. Ils se mirent à attendre, les humains s'occupant de façon diverses - blabla, blabla et encore blabla. Alors qu'elle commençait à s'ennuyer, et envisageait avec une vague horreur de se coucher sur le piquant de l'herbe tondue, le portail grinça et laissa entrer une nouvelle congénère, qui, avec son humain, vinrent se poster près d'elle.

Cette arrivante entama la conversation d'un simple :

- Héhé, la princesse est arrivée, nous pouvons commencer le cours !

Le tout avec un clin d'œil à son intention, et d'un ton amusé. Elle répondit d'un ton vaguement amusé également :

- Hé bien, cela fait deux princesses j'imagine. Puis, d'une voix perdant son amusement : Tu avais vraiment à retarder tout le monde ? Ce cours est suffisamment fatiguant et ennuyant sans y ajouter de l'ennui à attendre des retardataires. Elle soupira d'un ton affligé, et reprit : Enfin, enchantée. Je crois que je n'ai jamais eu l'occasion de te croiser ?... Je suis Princesse.

Quand tout est trop simple

Ft. Pepsi

"Princesse, étendue sous l'astre de feu, se prélassait dans sa chaleur. Elle méritait bien cela. Tous s'inclinait devant elle, et elle recevait gracieusement leurs compliments ; il était normal qu'elle prenne une pause de temps en temps."

L'étrangère lâcha un petit rire à l'entente de son nom, lui attirant un regard de travers de la petite chienne. Elle osait rire de son nom ? Mais la chienne frangée reprit vite :

- Haha, désolée, j'étais partie accompagner mon maître qui court. Il me semble qu'il n'a pas trop apprécié le fait que je n'obéisse pas trop, si bien qu'il est venu assister à ce cours.

Princesse la fixa sans rien dire un court instant. Est-ce qu'elle avait donné l'impression de vouloir une justification ? Ah ces tout venants. Au moins s'excusait-elle. L'autre continua :

- Ce nom te va très bien, moi c'est Pepsi. Je suis arrivée il n'y a pas très longtemps, ceci explique cela. J'habite loin, mais je pense qu'on va venir souvent ici. Et c'est la première fois que j'assiste à ce cours. En quoi il consiste ?

Prosaïquement, la lévrier répondit :

- Ce nom ne te va pas. Tu n'es ni noire ni pétillante. Tu as un frère qui s'appelle Coca peut-être ? S'enquit-elle, s'amusant sans méchanceté aux dépend de l'inconnue. Puis elle dit : Eh bien, bonne nouvelle alors, nous nous verrons souvent. Enfin, à sa question, elle ne prit même pas la peine de regarder les alentours, et grommela : Je ne suis pas dans la tête des humains. Comment veux-tu que je le sache ? Ça sera juste une nouvelle idiotie, ils ne sont pas capable de plus.

Puis elle accompagna ses paroles d'un profond soupir. Les nouveaux pouvaient être distrayants d'une certaine façon, mais elle avait juste à espérer qu'ils ne causeraient pas de nouveaux problèmes.

Pierre, de son côté, commença à blablater à propos de toute la théorie sur le rappel, et blabla, et blabla. Et voilà qui répondait à sa question. L'autre "Pepsi" avait-elle vraiment à l'embêter alors qu'elle pouvait juste se servir de ses oreilles ? Vraiment, qu'avait-elle fait pour finir ici ? Cet imbécile d'employé n'avait-il pas remarqué qu'elle était revenue, justement, quand il l'avait appelée ? Sans doute en attendait-elle trop de sa part.

Quand tout est trop simple

Ft. Pepsi

"Princesse, étendue sous l'astre de feu, se prélassait dans sa chaleur. Elle méritait bien cela. Tous s'inclinait devant elle, et elle recevait gracieusement leurs compliments ; il était normal qu'elle prenne une pause de temps en temps."

Princesse dévisagea la petite chienne face à elle. Huuum. Elle était presque vexée de sa réaction. Comment pouvait-elle mal prendre ses mots ? Alors que c'était si évidemment une blague ? Et une bien construite en plus. Au moins avait-elle du répondant, et ça c'était une bonne nouvelle.

- Est-ce que tu es sur la défensive avec tout le monde, ou tu préfères te baser sur mon air digne pour préjuger que je me fiche de toi ?

Avec un soupir satisfait, la lévrier s'assit avec précaution sur l'herbe piquante. Si elle passait l'heure à discuter avec cette Pepsi, elle ne s'ennuierait peut-être pas autant qu'habituellement.

Enfin, elle continua en réponse à sa seconde question :
- Laisse moi dresser un portrait de la situation qui m'a emmené ici. Je dormais tranquillement, sans gêner rien ni personne, profitant du Soleil, dans une clairière à l'écart du camping. Soudain, j'ai entendu qu'on m'appelait, et malgré mon bien-être, je me suis levée et je suis venue à la rencontre de l'humain. Il m'a attaché, et, de façon très désagréable, m'a emmené ici, où précisément je dois apprendre des ordres… que je connais déjà. Donc pour répondre à ta question : c'est ce cours où, je suppose, je dois plus être le professeur de ce nouvel employé que l'élève - l'idée venait de la frapper -, qui m'ennuie par avance.