On the way home

Yankee était arrivé au camp il y a quelques jours déjà et le jeune malinois avait commencé à intégrer les habitudes des humains qui s'occupaient de lui. À quelle heure on lui remplissait sa gamelle d'eau et de nourriture. La porte de la cour arrière était ouverte à la même occasion et quelque temps plus tard, lorsque l'homme s'était occupé de tous les chiens présents, il en prenait un en balade et s'éloignait. À partir de ce moment-là le malinois avait un peu de temps pour préparer son évasion. À force de faire les cent pas dans son box il avait eu le temps de savoir comment il allait s'y prendre. Il aurait pu se faufiler au moment où l'homme ouvrait le box, seulement il se serait sûrement fait courser et peut-être arrêté dans sa lancée. Non, il allait passer par derrière, là où personne ne pourrait le voir. En revanche, il était sur de pouvoir sortir par le grillage. Il s'y était déjà attaqué dans la nuit, dans ses moments de désespoir, et force de coups de crocs acérés cela ne semblait pas plus solide que ça. Son plan pourrait fonctionner.

Yankee avait patiemment attendu le bon moment avant de mettre son plan à exécution et de s'enfuir par le grillage auquel il s'était attaqué. Il avait réussi à se glisser dans l'espace qu'il avait crée même si par la même occasion il avait sacrifié quelques touffes de poils. Le malinois c'était alors mit à galoper aveuglement, sans un regard vers l'arrière. "Maître, j'arrive!". Il ne savait absolument pas où il allait, quelle direction prendre, mais il courait tout de même à en perdre haleine. Il n'aurait su dire depuis quand il galopait ainsi, seulement il ne s'arrêta que lorsqu'il commença à avoir vraiment soif. Sa course effrénée l'avait rendu sur du macadam. Il reconnaissait la fontaine de la place un peu plus loin, lui et Stan étaient passés devant lorsqu'ils l'avait conduit dans sa prison. Cela signifiait qu'il était donc sur la bonne route! Revigoré par la perspective de rentrer chez lui le malinois se dirigea en trottinant vers la fontaine dont il lapa l'eau avec enthousiasme, remuant la queue. Soudain il se redressa, raide. Il avait sentit un chien dans son dos.

Le malinois sortit le museau de la fontaine pour se retourner en direction de celui qui était venu à sa rencontre. Il remua la queue avec joie lorsqu'il comprit que l'autre canidé était amical. Il préférait largement ce genre de rencontre à celles qui le poussaient à se retrouver face à un chien agressif et pour qui la discussion n'avait tout bonnement pas le moindre intérêt.

• Salut! Je m'appel Yankee! Mais ça ne vas pas fort...mon maître m'a abandonné...

Le malinois s'assit et baissa la tête, dépité. Il en revenait au fait, il avait été simplement livré à lui même dans le camp. Et si Stan ne revenait jamais? Il soupira et repensa aux deniers jours avant de relever le nez vers le chien dénommé Charon :

• Il m'a emmené dans une espèce de camp. Je ne sais pas trop où nous sommes, mais il faut que je rentre chez moi!

Dès que le chien lui proposa son aide, Yankee se redressa de toute sa hauteur. Il avait enfin trouvé un chien qui pourrait l'aider concrètement à rentrer chez lui! Il se dressa sur ses quatre pattes, la queue battant l'air follement. Le dénommé Charon, qui s'était présenté à lui dans une révérence amicale, le questionnait quant au mode de déplacement de son maître. Il fallut un bref retour à ses souvenirs au malinois pour déclarer du tac au tac au mâle face à lui :

• Il est partit en voiture, comme il nous y as emmené! Mais lorsqu'il est partit, j'étais déjà dans le chenil, je ne sais pas vraiment où il est allé. J'ai essayé de suivre sa trace, mais elle s'est arrêté sur le parking...Je n'ai aucune idée d'où il peut bien être..

Abattu au simple retour à la réalité, il se rassit en regardant ses pattes. Au moins, Charon connaissait bien le coin et cela devrait l'aider à se repérer, au moins un petit peu. Laissant échapper un soupir, il reposa son regard sur lui. Il allait l'aider, et c'était déjà le principal. Il serait sans doute plus simple de retrouver son maître avec de l'aide que seul et livré à lui-même dans cet environnement qui lui était parfaitement inconnu.