Moebe ¬Chien errant¬ fini !

Moebe

« Attention, chien gentil »

MENTAL & CARACTÈRE

Même s'il est errant, Moebe n'a jamais été responsable, il passe son temps à jouer et ne s'inquiète jamais de rien tout en restant débrouillard. (sauf quand quelqu'un fait le mort. Mais vous allez pas faire ça, hein ? Pauvre petit. )
Sa passion dans la vie ? Aller embêter les autres chiens lorsqu'ils sont en pleine balade, que ce soit en leur mordillant les pattes ou en leur sautant dessus s'ils ne sont pas tenus en laisse.

Il arrive souvent qu'il montre sa présence par de petits jappements heureux, quelquefois aussi pour impressionner les plus peureux. Car il adore aussi faire sursauter tout ce qui est en capacité de le faire ce qui lui a déjà valu de se faire grogner dessus. Mais ce ne pas grave pour lui, fier comme il est, il se redresse de toute sa grandeur et regarde d'un air arrogant ceux qui osent s'attaquer à lui, aussi bien verbalement que physiquement.
Parlons en, d'ailleurs, de sa fierté, il est fier d'avoir survécu seul, et estime que les autres chiens ne peuvent pas comprendre ça, sa joie d'être errant, alors que certains trouvent ça honteux, son amour des nuits à la belle étoile, la peau piquée par le froid et mouillée par la rosée.

Son surnom, il le doit aux humains qui le voyant apparaître d'un buisson, lui ont gentiment donné un surnom qui plus tard fut repris par les chiens pour se moquer se lui.

HISTOIRE

L'histoire de deux chiens dans de minuscules cabanes, séparées.
Pourtant ils ne sont pas perdus, non, bien au contraire, leur maître vient souvent les voir, s'assurer qu'ils sont toujours là et leurs apporter de quoi manger.
Ces deux chiens qui s'endorment sous le bruits des aboiements et des cris, qui de temps en temps sont réunis pour qu'ils fassent des chiots, ces deux pauvres chiens qui se sentent seuls et qui vivent dans un élevage clandestin et insalubre, ils furent une fois de plus ensemble, forcés de s'aimer, de donner la vie, ce fut la fois de trop, la chienne tomba gravement malade et le maître, ne se souciant que de son argent, ne chercha pas à la soigner.
Il la laissa juste sur une route, loin de chez lui, il ne verifia même pas si elle attendait des petits et s'en alla tout simplement comme si elle n'avait jamais existée.

C'est à ce moment là que Moebe vit le jour accompagné de ses sœurs et de sa mère qui allait des fois jusqu'à dormir près de la poubelle ou des buissons plein de fruits pour être sûre d'avoir la force de nourrir ses bébés qu'elle aimait déjà tant. Jusqu'à que lentement sa maladie s'aggrave et qu'elle ne puisse plus bouger qu'en rampant, alors, après avoir appris à ses petits comment faire et avoir trouvé un bon lieu d'habitation, elle les chargea de ramener à manger.
Les trois petits partaient toute la journée et ne revenaient qu'une fois qu'ils avaient épuisé leur énergie et qu'ils avaient trouvé de la nourriture. Puis ils dormaient près de leur maman épuisée pour recommencer leur rythme le lendemain.

Puis le froid se rapprocha, avec ses tapis de givres et ses souffles glacés, la pauvre mère s'enroulait autour de ses petits pour les protéger du mieux qu'elle pouvait, sans la chaleur de son corps, ils seraient bien vite morts de froid.
Mais chaque matin, ils se réveillant tous, certes en toussant un peu, mais en vie, et heureux qu'ils aient tous survécus.

Un matin comme un autre, où leur cauchemar s'apprêtait à s'en aller même si le froid était à son apogée et que le printemps ne semblait pas vouloir arriver, le chiot se réveilla, il avait dormi au centre de sa fratrie, n'en ayant pas grand chose à faire de réveiller sa famille, il etira ses petites pattes sur le ventre raide de sa mère et se releva en écartant les fourrures glaciales de ses sœurs, puis il jappa pour terminer son œuvre.

Aucune réponse.

Il se répéta, qu'est-ce qu'elles pouvaient être paresseuses des fois !

Toujours rien.

"Allez les sœurettes bougez-vous, moi j'veux jouer"

Il poussa une des deux de la patte et s'étonna de la sentir si froide et si rigide, d'habitude il adorait se blottir contre son ventre avant qu'elle ne repousse ce frère trop envahissant, mais là il la trouvait bizarre. Il sauta sur sa mère, elle elle saurait bien, elle savait tout, mais pourquoi n'ouvrait-elle pas les yeux ? Et pourquoi elle aussi était si froide ?

"Hé ! Mamaaan ! J'ai froid moi ! Pourquoi Lizzie elle est bizarre ? Mamaaaaaaaan !"

Puisque c'était comme ça, lui aussi aller les bouder, et elles verraient bien que c'est pas sympa de pas lui répondre.
Il partit marcher vers les poubelles, elles étaient trop méchantes ! Du coup lui aussi il serait méchant, il irait manger juste devant elles comme Myra avait fait la dernière fois qu'il avait boudé. Il sauta sur la petite caisse en bois juste à côté et resauta encore pour arriver dans la grande boîte verte.

"Han trop cool y'a du poulet"

Il chopa les petites peaux toutes flasques du poulet, de toute façons il n'arrivait pas à casser les os, et il bondit sur les parois de la poubelle, le plastique tapa sa cage thoracique, arrachant une quinte de toux à sa gorge déjà malade, puis le petit doré griffa le mur avec ses pattes arrières pour remonter, le plastique vert était déjà bien abîmé par ses multiples passage avec ses sœurs.

Sa balade l'avait calmé, finalement, il allait peut-être partager, mais qu'un peu, hein, pas beaucoup, pour les punir de pas avoir été gentilles. Il trottina gaiement jusqu'à retrouver sa famille.

Encore endormie !? Mais qu'est ce qu'elles faisaient ?
Il leur secoua le poulet sous la truffe et se prépara à que l'une de ses sœurs n'essaye de l'attraper au passage. Mais rien, pas une seule ne bougea.

"Aleeez c'est pas marrant ! Mamaaan ! Lizzie et Myra elle sont pas gentilles, en plus j'vous avait apporté du poulet"

Mine de rien, il commençait à s'inquiéter, d'habitude maman les faisait arrêter avant qu'il ne soit trop triste ou en colère.
Alors, inquiet, il se blottit contre le ventre de sa mère pour se calmer en écoutant les doux battements de son cœur, si réguliers, mais là c'était le vide, il se serra un peu plus, cherchant désespérément du réconfort, mais rien.

"Maman ?"

Sa voix se brisa comme la glace des flaques quand Lizzie sautait dessus, il commençait à comprendre, lentement une idée qu'il ne parvenait plus à repousser se frayait un chemin vers son esprit.
Non ! Elles ne pouvaient pas partir comme ça ! Et lui ? Il avait froid, lui, et pis c'était encore un bébé, non ? Il se roula en boule entre elles, non, c'était pas possible c'était juste une blague et elles se reveilleraient en rigolant et en se moquant de lui, et pis maman lui ferait un câlin parce qu'il avait eu peur.

Il resta là toute la journée et toute la nuit, en train d'attendre, serrant fort les yeux, répétant sans cesse une contine, LA contine, celle que maman leur racontait pour dormir.

"Chiens des bois, chiens des airs, avec vos grandes ailes, avez vous rencontré la terre ? Terre belle, terre ferme, comment être sûr que tu m'aimes ? Oh je t'aime, oh tu m'aimes, comme tous mes petits, je te protège. Quand dans les cieux ou dans les terriers de liège, tu verra la neige, c'est qu'un loup, un chien ou un renard vient de rejoindre, mon armée immense, qui sauve les mortels "

Une fois, alors qu'il avait demandé ce qu'elle voulait dire, sa mère lui avait dit:" Les chiens des bois, c'est nous, les chiens des airs, ce sont ceux qui emmène les morts et la terre, c'est celle qui donne la vie et la reprends. Les cieux c'est là que sont les morts et les chiens des airs, et les terriers de liège c'est ici, où vivent les mortels "

Quand elle lui avait dit ça, il s'était dit qu'elle était probablement très fatiguée et qu'elle ne savait plus ce qu'elle disait, mais maintenant, il comprenait, les flocons qui tombaient autour, c'était Myra qui cherchait à manger, c'était Lizzie qui cachait vite fait ce qu'elle avait trouvé, c'était Maman qui léchait ses filles avec amour.
Alors il se leva, il avala le poulet qui était désormais attaqué par les fourmis et il marcha.
Il fallait qu'il soit fort, pour Lizzie, pour Myra, pour Maman.