[LOCAL] Texas - berger croisé ♂

Texas

« La vie, quelle bonne blague ! Mais personne n'en a jamais compris le sens. »

MENTAL & CARACTÈRE

Texas n'est pas un mauvais bougre, au fond, il est juste un peu trop énergique. Un peu trop fier. Ah, ça, pour être fier, il l'est ! Avec un orgueil démesuré. Et il se vexe facilement, le gaillard. Mais ce n'est pas pour autant qu'il se comporte de manière hautaine et se croit supérieur aux autres. Au contraire, il est très sociable – peut-être même un peu trop.
Texas est un chien très énergique, toujours en train de courir partout, de jouer, de lancer des défis. Il semble inépuisable. Il a aussi beaucoup de mal à rester concentré, ce qui en fait un piètre chien de travail, son attention étant toujours attirée ailleurs et sa curiosité jamais satisfaite. Il est impulsif et réfléchit toujours après coup. Il n'est d'ailleurs pas des plus malins, ce qui le rend parfois maladroit dans ses propos, et se contente de profiter des choses simples, ne voyant pas l'intérêt de s'attarder sur des questions complexes qui n'auront probablement jamais réponse, ou sur un passé déjà derrière lui. Non, Texas vit au présent, et il le vit à fond. Optimiste, il arrive à trouver un bon côté même aux situations les plus délicates.
En somme, Texas est un chien des plus jovials… Et des plus exaspérants.

HISTOIRE

Si Texas devait faire le bilan de sa vie, il la résumerait ainsi : banale.
Il est né dans un village voisin, dans une ferme, une portée indésirable en somme – la première et la dernière de sa génitrice. Bien heureusement, ils n'étaient pas nombreux ; juste lui, et deux sœurs. Mais il faut croire qu'il comptait assez pour dix. A peine sut-il marcher qu'il gagna le surnom du « petit con ». Toujours à mordiller les mains, à couvrir les visages de coups de langues baveux, à embêter ses sœurs et sa mère, et à s'enfuir de son petit enclos de fortune. Les humains ne parvenaient jamais à trouver où il avait bien pu passer. Ils mettaient des planches de bois et des parpaings pour bloquer les trous qu'ils voyaient apparaître sous le grillage, ils en augmentaient la hauteur… Rien à faire. Le petit con finissait toujours par être retrouvé en train de courir après les poules dans la cour, avec ses petites pattes maladroites de chiot.
Les maîtres de sa mère décidèrent de garder l'une de ses sœurs, et cherchèrent à donner les deux autres. Si la petite chienne trouva vite un foyer dans une autre ferme, personne ne voulu de lui, une vraie catastrophe sur pattes. Si bien qu'il grandit là, exaspérant ses propriétaires qui passaient leur temps à lui courir après et à râler. Ils essayèrent de l'enfermer, de l'attacher, mais rien n'y faisait. Petit con s'enfuyait toujours, parvenant par on ne sait quel miracle à sortir du collier ou passer à travers le grillage. On le vit même une fois caracoler fièrement, traînant à sa suite la chaîne et le piquet auxquels il avait été attaché. On tenta de lui apprendre à garder la ferme, à chasser les rats et les pigeons du grain, à guider et protéger les moutons ou les poules… Mais rien n'y faisait. Son seul passe-temps semblait consister à faire râler tout le monde, à s'évader des façons les plus improbables possibles et à courir après les poules et les chats – sans jamais leur faire de mal cependant.

Au désespoir, on finit par le confier à l'éducateur canin du coin, mais en oubliant – grave erreur ! – de préciser son goût de l'évasion. Celui-ci, pensant n'avoir à faire qu'à un chien bien trop énergique et désobéissant, le laissa dans un grand enclos… Qu'il retrouva vide au matin. Il appela aussitôt, anxieux, ses propriétaires, qui s'excusèrent platement de ne pas lui avoir dit que le chien était un expert de l'évasion. Petit con fut finalement retrouvé. Il avait, semble-t-il, élu domicile dans une grande ferme en périphérie du petit village d'Orcière-sur-Val. Ses maîtres présentèrent des excuses aux propriétaires des lieux, qui ne semblaient pas fâchés le moins du monde, ayant trouvé le chien fort gentil malgré qu'il fut constamment surexcité et qu'il s'amusât à courir après leurs poules. Ils l'avaient même vu en attraper une, mais il ne lui avait pas fait le moindre mal, la laissant aussitôt repartir et caracolant fièrement.
Le petit con fut ramené chez lui, mais, le lendemain, avait de nouveau disparu. Cependant, ils n'eurent guère à le chercher longtemps, puisqu'il était retourné au même endroit. Plusieurs fois, ses maîtres vinrent l'y chercher, et à chaque fois, il y retournait. Si bien que les propriétaires de l'autre ferme finirent par lui donner un nom : Texas, ou plutôt, Rodeo Texas. Un jour, ils demandèrent à ses maîtres s'ils ne pouvaient pas l'adopter, puisque lui semblait les avoir adoptés. Ainsi Texas trouva enfin de vrais maîtres, lui dont personne ne voulait lorsqu'il était chiot.

Depuis, il vit tranquillement à la ferme, en toute liberté. Il court toujours après les chats et les poules – sans jamais leur faire de mal – et est toujours aussi piètre chien de ferme, mais il égaye les journées de ses nouveaux maîtres, occupe les enfants lorsque ceux-ci recoivent de la visite, et se rend utile en chassant – parfois – les rats et les pigeons du grain, ou en gardant – quand il n'est pas en train de vagabonder ailleurs – la ferme. Une vie des plus heureuses, en somme.