[Pensionnaire] Pepsi, pétillante petite reine !

Pepsi

« Oh, you're a princess, but I'm the queen, bitch. »

MENTAL & CARACTÈRE

Oh, you're a princess, but I'm the queen, bitch. Cette citation te résume parfaitement. Ton côté princesse ressort régulièrement, lorsque la nature t'es trop dangereuse. Tu préfères gambader dans les chemins déjà créés par la main des vénérés humains que dans les rocailleux et instables chemins. Tu t'arrêtes régulièrement, si une branche s'est accrochée à ta patte, et tu ne bouges plus tant que l'on ne l'y a pas délogée ! Ce qui pourrait avoir le don d'agacer tes maîtres, ou même ceux qui sont plus démunis que toi. Tu aimes être au centre de l'attention, et avoir tous les regards rivés sur toi. Surtout ceux de tes maîtres ! Tu n'hésites pas à en faire des tonnes pour que nos yeux se posent sur la petite boule de poils que tu es. Mais c'est parce que tu le vaux bien !

 Absolument adorable avec les bipèdes, tu les aimes et jamais ne montre les crocs devant eux. Sauf si on veut t'empêcher de manger un morveux mouchoir, ou qu'on t'enlève un os de la gueule ! Ils sont toute ta vie, et tu profites de chaque instant en leur présence, quitte à être trop collante parfois. Tu n'es pas vraiment joueuse, à quoi sert de courser une balle et de la ramener ? Tu aimes jouer à la bagarre avec ta maîtresse, ou bien te prélasser au soleil, ou sur un lit moelleux. Tu détestes, d'ailleurs, quand on t'y refuse l'accès sous prétexte que tu as les pattes mouillées. Devoir se coltiner un paillasson, ou simplement le carrelage, franchement, quelle corvée ! Mais pour eux, tu serais prête à tout ! A part aller ta baigner : l'eau, ta pire phobie. Hors de question de nager dans ce liquide si dangereux ! Tu peux en devenir hargneuse, si l'on t'y force. Rien que de penser à ça te fait hurler d'effroi.

   Pour en finir avec la cohabitation avec les hommes, parlons de ton impatience lors des promenades. Tu es insupportable, dès que la tenue de footing ou que la laisse est de sortie. Les aboiements à tout rompre, ou les geignements de pitié, sans oublier les coups de langue contre la porte ! Sitôt le mot magique prononcé (je ne dirai pas lequel), on ne peut t'arrêter. Qu'il neige ou qu'il vente, il faut au moins te balader une fois dans la journée. Mais deux promenades, voire une fois te lâcher dans les bois, c'est parfait ! Même dans les sentiers, libérée ou attachée, il est hors de question pour eux de s'arrêter ! S'ils sont venus, c'était pour avancer et pas pour piétiner ! Ils te tiennent en laisse, juste parce que si jamais un chat fait son apparition, tu ne saurais pas écouter leurs vains appels ! Tu es fascinée par ces félins majestueux et intelligents.

  Passons donc au cas des chiens, tes congénères. On ne peut pas dire que apprends à les connaître sur le coup, parce que tu juges leur apparence physique premièrement. Plus ils sont beaux et bien foutus, et surtout propres, plus ils auront la chance d'être appréciés par la reine que tu es. C'est comme ça, tu ne peux t'empêcher de les reluquer, et ensuite leur adresser la parole de manière plus ou moins sympa en fonction de leur beauté. Ensuite, forcément il faut leur parler, et discuter. S'ils te parlent sèchement, ou sans respect pour toi, qui est bien supérieure à eux, ça barde. Tu es une petite langue de vipère, qui s'active sans problème. Arrogante et fière, beaucoup n'arrivent pas à te saquer, et cela t'importe peu. C'est juste qu'ils n'ont pas le style, le niveau pour te parler. Et tu es bien susceptible. Dès qu'on dit un mot de travers, tu es de mauvais poil pour la journée, et il faut beaucoup de patience pour que tu daignes accepter le pardon.

  Malgré tout, tu es d'une très grande sympathie, une fois passé le critère physique. Quand on apprend à te connaître, tu es amusante, bonne copine et toujours prête à déconner, et à faire des conneries. Pour le meilleur et pour le pire ! Et quand on t'a dans la poche, on est sûr de te garder un bout de temps dans les pattes.

HISTOIRE

Ne sortez ni vos mouchoirs et ne vous préparez pas à rire. Ceci n'est pas une tragédie ni une comédie, mais simplement la banale et heureuse histoire de Pepsi, que je vais maintenant vous conter.

   De l’union d’un caniche et d’une fauve de Bretagne naquit deux boules de poils. Un petit mâle noiraud, avec une minuscule tache blanche sur la tête, et une femelle beige, nommée Pepsi. Ils virent le jour dans une basique maison, où une femme et son fils vivaient paisiblement. Les premiers mois de son existence furent heureux, entre les jeux avec son frère et les siestes avec sa génitrice, lovée dans le creux de ses pattes.

Quelques humains, non pas des amis de celle qui l’élevait, mais des inconnus venaient parfois, l’observant sous toutes les coutures, s’amusant avec elle. Trois mois après sa naissance, un groupe de bipèdes, ils étaient deux, lui rendit visite, et ne résista pas au charme de la chienne. Une poignée de main plus tard, ils repartirent, sans elle. Un nouveau mot, celui de “Pepsi” apparut dans la bouche de la femme, qui l’appelait ainsi. Quelques semaines durant, elle apprit du vocabulaire, et à son grand malheur, fut séparée de son frère. Oh, il lui restait bien sa mère, mais ce n’était pas la même chose. Elle jouait bien moins … Sa disparition la chagrina, mais quelques jours plus tard, elle n’eut pas d’autre choix que de suivre sa voie, à lui.

Embarquée dans une voiture avec ces gens qu’elle n’avait jamais - ou pratiquement jamais vu, elle dit adieu à sa mère, à sa maison. Pour entamer une nouvelle vie.

Une demeure, un panier l’attendait dans son nouvel appartement. Pepsi découvrit ses nouveaux maîtres, une famille de 2. Mis à part un poisson rouge qui ne servait pas à grand chose, elle était la seule et l’unique chouchoute là-bas. Jamais elle ne fut malheureuse pour un sou, parce qu’elle avait accès au lit, courait dans les bois, mangeait à sa faim (même si les croquettes n’avaient pas toutes un excellent goût, surtout les blanches en forme d’os !).

Un jour, un événement bouleversa son quotidien. Une boule de poils arriva à son tour chez elle, et la pointe de jalousie qui perçait dans son petit coeur disparut quand ses yeux se posèrent sur un minuscule chaton. Aussitôt, au grand damn du félin, elle le prit sous son aile, et son instinct maternel se développa en un rien de temps. Malheureusement, la femelle grandit vite, et elle prit son envol, sortant, tristesse, quand elle le voulait de la maison. Toujours elle souriait quand la grise revenait.

Alors que le printemps arrivait, le maître, coach sportif apostropha la maîtresse, prof d'anglais dans un collège, tout souriant :
“Pierre nous invite dans son camping !” La petite chienne dressa les oreilles, et quelques jours plus tard, alors que le coffre de la voiture disparaissait sous les valises. Dès qu’elle entraperçut une minuscule place, elle bondit prestement dedans, et s’assit, déterminée. Des éclats de rire et des caresses plus tard, ils étaient en route pour Orcière-sur-Val !