Ornella - Confiée - Le diable a frappé à sa porte

ORNELLA

« Je les aimais et ils m'ont trahi »

MENTAL & CARACTÈRE

Lorsqu'elle était chiot, Ornella était une chienne très douce, très gentille. On aurait presque pu croire qu'elle ne deviendrait jamais comme elle l'est actuellement. En effet, dans sa portée, la chienne était une jeune chienne très timide et hésitant à aller voir les autres. Ses six frères passaient toujours devant et donc, elle faisait en sorte de se planquer derrière sa mère. En réalité, sa naisseuse l'a toujours considéré comme une chienne gentille mais très introvertie. Elle n'ose affronter le noir toute seule, ni même l'inconnu tout simplement. La gentillesse est quelque chose qui a toujours fait parti d'elle : elle laisse sa place aux autres à la gamelle, elle s'écarte rapidement lorsqu'une course se fait après une balle et elle lèche les babines des autres chiens quand elle ne les connait pas, pour prouver sa soumission.
Mais cela, c'était bien avant. En effet, aujourd'hui, Ornella est devenue une chienne bien différente. La gentillesse ne fait plus partie de son vocabulaire, ni même la soumission. Que ce soit avec les autres chiens ou les humains. Elle n'est qu'une boule de haine et de colère, ne recherchant qu'une chose : qu'on la laisse tranquille dans sa cage, à rogner les coins de son panier et à tourner en rond. Elle peut paraître folle mais elle ne l'est pas : elle ne veut qu'oublier les cauchemars qu'elle fait tous les jours. Elle est rongée par la peur, au point qu'elle couine à chaque minutes qu'elle dort et qu'elle sursaute dés qu'elle voit une ombre. Lorsqu'un humain hausse le ton ou lève la voix, elle peut facilement lui sauter à la gorge. En fait, elle ne sait même pas si elle peut réfléchir ou parler, puisqu'elle n'est dictée que par ses émotions et sa haine actuellement. En fait, elle n'a plus de caractère aujourd'hui. Elle n'est qu'une boule de muscle, sortant les crocs dés que ça ne lui plaît pas. Une bête enragée que tout le monde a oublié et ignore de par sa rage.

HISTOIRE

Une léchouille sur le haut du crâne et la petite ouvrit délicatement les yeux. Ceux-ci étaient encore d'un bleu océan car elle est née il y a de cela une journée. Elle leva alors la tête et plongea son regard dans celui de sa mère, qui lui adressa un sourire plein de tendresse. Sa mère était magnifique ; c'était une superbe bull terrier d'un noir de jais, très rare pour la race, et aux traits unique. Finalement, la petite tourna ensuite la tête et posa son regard sur ses six frères qui tétaient déjà leur mère. Elle était l'unique femelle de la portée, mais elle n'en était pas moins aimée. En effet, que ce soit sa mère, ses frères ou tout simplement les humains qui l'avaient fait naître, ils étaient tous à ses petits soins. Un petit couinement sortit de sa gueule, tandis qu'elle rampa timidement vers les tétines bienfaitrices. Là, elle poussa alors deux de ses frères et vint s'installer sur une tétine, suçant avec délice. Ce liquide était si bon. Elle aimait sa mère, elle aimait sa famille, elle aimait sa vie tout simplement.
Des gémissements se firent entendre, tandis que la jolie femme brune prit dans ses bras la petite chienne. Là, elle sortit de la maison et la mit délicatement dans un parc, où ses frères étaient déjà présents. La petite chienne posa un regard inquiet sur sa mère, qui lui adressa un sourire compatissant. En effet, cette dernière savait parfaitement ce qu'il se passait. Ca a toujours été comme ça, malheureusement : elle mettait au monde des petits, on les lui arrachait et finalement, ils partaient avec des humains qu'elle ne connaissait pas. Ca lui serrait le coeur quelques minutes, puis finalement, elle finissait par s'y faire. Elle n'avait pas le choix de toute façon. Soudain, la petite chienne vit une jeune femme rousse arriver, accompagnée d'un jeune homme brun avec un truc étrange sur la tête. Elle pencha la tête sur le côté et observa ce qu'ils faisaient. Dans un premier temps, ils vinrent observer les chiots dans leur parc, puis ils discutèrent quelques instants et revinrent vers le parc. La petite chienne plongea brutalement son regard dans celui de la femme rousse et cette dernière tendit les bras vers le parc. Alors qu'un de ses frères s'approcha, elle n'hésita pas une seconde et le poussa pour venir lécher les mains de la bipède. Cette dernière eut un rire, et prit la petite chienne dans ses bras. Celle-ci vint immédiatement lécher son visage, et sa nouvelle vie commença très rapidement.
Le Soleil se lève timidement sur la petite maison au volet bleus pâles : cela fait maintenant quatre ans que la chienne fait partie de la vie du couple. Et tout se passe tellement bien ... Elle n'aurait sans doute jamais imaginé qu'on puisse l'aimer de cette façon, qu'on puisse lui offrir une vie rêvé à ce point-là. En effet, dés le premier jour où elle est arrivée dans cette maison, elle avait halluciné face à ce qu'elle vivait. Elle se souvenait parfaitement de la première vision qu'elle avait eu : un magnifique porche, une porte en bois vernie, puis une entrée à se rouler dessus. Puis, le bonheur eut une vraie signification lorsqu'elle distingua une porte de chambre ouverte, une chambre où pleins de peluches étaient présentes, un panier bordeaux avec un petit tapis gris, deux gamelles en plastique métallisées déjà remplies, puis finalement un kong accroché au mur. Oh oui, c'était la vie qu'elle rêvait et elle était tellement fière de vivre cela. Elle était certaine que sa maman serait heureuse aussi, mais aujourd'hui, c'était à elle de vivre seule.
Malheureusement, cette vie ne durerait pas longtemps. En effet, alors qu'elle venait de fêter ses cinq printemps, la chienne vit le ventre de sa maîtresse changeait brutalement. Mais que se passait-il ? Pourquoi s'arrondissait-il de cette manière ? Pourquoi avait-elle le sentiment, au plus profond d'elle, qu'une vie se développait en son humaine ? Mais cela était-il possible ? Oh bien sûr, elle savait parfaitement que les bipèdes pouvaient créer des tous petits bipèdes, mais elle ne pensait pas qu'une humaine puisse changer ainsi. Au fil du temps, elle finit par comprendre : ils ne seraient plus quatre, mais trois. L'amour de ses humains serait divisé en deux, et elle avait peur. Tellement peur qu'ils l'oublient, qu'ils l'aiment moins que leur bébé car elle n'était qu'un chien. Oui, elle était complètement terrorisée. Et elle eut raison d'avoir peur, puisque le couple changea de comportement immédiatement, ils commencèrent à avoir peur de leur propre chienne sans vraiment qu'elle ne comprenne pourquoi.
En effet, lorsque l'humaine atteignit le sixième mois, son mari devint complètement différent avec la chienne : il refusa catégoriquement que sa femme promène la chienne car elle était beaucoup trop forte pour elle, que cette dernière monte sur le canapé pour coller son humaine et surtout que la chienne vienne se coller à son humaine. Mais comment pouvait-il faire cela ? La bull avait créer une si belle relation avec la femme, elles étaient fusionnelles. Elle ne comprenait vraiment pas. A tel point qu'une rancune commençait petit à petit à naître en elle, une haine qu'elle avait du mal à cacher. C'est pour cette raison que la bicolore commença à changer radicalement de comportement. Elle devint beaucoup soudainement aigrie, mauvaise et surtout elle s'isola. Elle commença à se cacher dans un coin, à grogner quand l'homme s'approchait d'elle et à refuser de sortir. Bien sûr, il fallait bien qu'elle fasse ses besoins, donc elle accepta de sortir pour cela mais elle ne ressentait plus la même joie, ni même le bonheur que cela pouvait lui prodiguer. Elle n'était plus du tout la même.
Le neuvième mois arriva et le petit aussi. Sa vie se brisa immédiatement quand le petit débarqua dans la famille. En effet, à cette nouvelle, le mari commença à lui acheter une niche, ainsi qu'une chaîne et là, elle ne comprit plus rien du tout. Sans qu'elle ne sache véritablement la raison, le mari arriva avec sa femme et son petit, mais avant même qu'elle ne puisse faire connaissance avec lui, celui-ci la prit par le collier et vint l'attacher à la chaîne à l'extérieur. Mais pourquoi faisait-il cela ? Pourquoi la mettait-il dehors ? Elle couina longuement, et supplia sa maîtresse de venir la détacher. Celle-ci lui adressa plusieurs regards larmoyants mais elle ne vint jamais la détacher. Etait-ce à cause de la force que sa mère lui a donner ? De sa race ? Elle ne comprenait tellement pas. Elle commença à rogner la chaîne, mais rien y faisait, elle était bien trop lourde et forte. Alors, épuisée, elle finit par entrer dans la niche, s'y coucher et abandonner. Elle n'aurait vraiment pas imaginé que cette rencontre devienne si catastrophique. Sa vie venait de se briser, seulement parce qu'un petit être était apparu.
Des cris, des sirènes et finalement, huit individus entrèrent dans le jardin après que la femme ait accepté. Des pleurs se faisaient entendre dans la maison, tandis qu'elle distingua le mari qui commençait à crier. La chienne ouvrit difficilement les yeux, tandis qu'elle était recroquevillée dans sa niche. Cela faisait maintenant deux ans qu'elle était dehors, à peine nourrie et oubliée de tous. Elle était squelettique, elle venait de fêter ses huit ans mais elle s'en foutait : elle voulait uniquement disparaître. Soudain, on tira sur la chaîne, elle couina un grand coup et apparue en titubant. Là, elle distingua le mari qui tendait une laisse et qui discutait violemment avec deux femmes. La chienne montra les crocs et grogna tout ce qu'elle pouvait. Malheureusement pour elle, elle n'avait plus aucune force et le collier qui l'enserra l'obligea à suivre les deux femmes. Là, sans qu'elle ne comprenne, elle se retrouva alors dans une cage et l'une des femmes lui parla calmement, avec tendresse mais elle aboya et lui sauta presque au visage. Heureusement pour la femme; elle avait fermé la porte à temps.
Ils avaient tout essayé, ils avaient tout tenté, mais personne n'avait réussi à adoucir la chienne. Elle était devenue un véritable monstre, elle voulait tuer quiconque oser bouger près d'elle et son regard était complètement terne. Alors, le refuge prit une décision : l'envoyer chez les Français. Alors, de nouveau on l'enferma dans une cage, celle-ci se retrouva dans un train et elle parti en voyage sans vraiment comprendre où elle allait. Après plusieurs minutes, ou heures, un monsieur prit la cage et l'emmena à une autre femme. Une femme ! Elle aboya brutalement, en montrant les crocs et rognant les barreaux de la cage avec rage. Mais la femme lui offrit un tendre sourire.
" Tu verras ma belle, tu seras enfin heureuse. " Une nouvelle vie commençait pour elle et elle ne le savait même pas.