Incarnez un chien dans un camp des Pyrénées, qu'il soit de pur-race ou bâtard !
 
-28%
Le deal à ne pas rater :
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G Double Sim 128Go ...
389 € 539 €
Voir le deal

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

Tout est dans l’attitude, mon cher. Ft Thanatos

 :: RP :: Montagne :: Lac
Dim 10 Fév 2019 - 15:58
ft.

Thanatos !
Tout est dans l'attitude, mon cher.


   Il était furieux. Contre lui et contre tous. Comment avait-il osé trahir son cher maître, pour qui il donnerait sa vie ? Ce n'était qu'un lâche, il ne le méritait pas. Il avait bien fait de partir, de l'abandonner, il n'en valait pas la peine. Pas la peine du tout. Il aurait préféré mourir plutôt que de se laisser caresser par Pierre sans esquisser le moindre élèvement de babines, quitte à le mordre. Pourquoi pas, après tout.

   Tel un lion en cage, il marchait, marchait, marchait. Dans le chenil qui s'était un peu vidé, il tournait sans s'arrêter. Depuis presque une heure il ne s'arrêtait pas. C'était sa punition. Oh, oui, il s'était mordu jusqu'au sang, sa patte avant droite était rougeâtre, mais ce n'était pas suffisant. Il avait même apprécié se faire mal, parce que le liquide métallique dans sa gueule était un réconfort intense. Quelques hommes qui faisaient des allers-retours tapotaient doucement sa cage, faisaient des appels de langue. Mais c'était inutile. C'est comme s'il ne les entendait pas. Puis, furtivement, ils s'éloignaient, puis prévenaient leurs collègues. Mais ces bipèdes savaient bien qu'un seul pouvait le calmer. Pierre. Mais non, il ne voulait pas le voir. C'était un fourbe, qui lui avait simplement et purement retourné le cerveau avec une douceur déconcertante.

    Yago ne voyait plus rien. Ou juste ses pattes qui avançaient dans un but incertain, juste l'égratignure qui le lançait. Le sol était flou, ses yeux le piquaient, mais il ne s'arrêtait pas. Fermer les yeux lui rappellerait ses débuts avec l'homme brutal, mais l'homme qu'il aimait. Il ne s'arrêtait jamais. Même les autres clébards étaient perturbés par ce malinois qui, dès qu'il ouvrait la gueule, les faisait tous trembler. Ils osaient même le regarder sans se cacher, et il était logique que leurs murmures qui se confondaient avec le cliquetis de ses griffes sur le sol étaient à son propos. Tous parlaient de lui. Mais il s'en fichait. Il se fichait de tout, sauf de sa trahison envers son maître.

   Et là. Le pas souple du propriétaire du camping parvint à ses oreilles, et son rire si prenant. Le craquement de ses genoux quand il s'agenouilla devant la cage. Mais le confié ne prit pas la peine de se stopper. Il ne daigna pas même lui accorder un regard. L'inquiétude de l'autre le fit frémir, mais tant pis. C'était sa punition. Sa punition. Leur punition. De sa bouche surgirent les syllabes qu'il épelait doucement. Ya puis Go. Yago. C'en était trop.

   Dans un bond puissant, il le rejoint, et leurs souffles entrecoupés s'entremêlèrent l'espace d'une seconde. De la haine et de la peur. La surprise. Les iris marrons de Pierre trahissaient son incompréhension, bien qu'il reste maître de ses propres émotions. Il lui susurra des mots doux, pendant un temps infini, n'essaya pas même de caresser son poil hirsute. Ils n'étaient plus que tous les deux. Le reste n'existait plus. Jamais ses yeux ne descendirent jusqu'à sa patte abîmée. Non, il le fixait dans les yeux, cherchant une once de gentillesse dans ce regard si sombre et terrible.

   Le malinois ne sut comment il se retrouva attaché à un harnais, hors du camping. Il était dans un autre univers, perdu entre le cauchemar et la réalité. Sa gorge était douloureuse, signe qu'il avait sûrement aboyé. La crispation de la marche de Pierre signifiait qu'il l'avait sûrement mordu. Un démon. Et le temps se prêtait bien au jeu. L'air était chargé d'électricité, quelques gouttelettes éparses presque chaudes tombaient lentement, finissant leur course dans le lac calme. C'en était presque amusant de voir la tranquillité des lieux à côté du duo essoufflé, et des derniers touristes qui ramassaient en vitesse leurs chaises pliantes, en jetant des coups d'œil inquiets vers le ciel. Idiots ! La pluie, l'orage n'allait pas les manger.

   Les lieux étaient presque déserts, à l'exception d'un chien là-bas, et peut-être d'un humain aussi. Dans un sourd grondement, en parfaite harmonie avec le tonnerre, il se rapprocha, avant de se trouver à une dizaine de mètres de l'individu. Il n'était pas d'humeur. Moins encore que d'habitude.

Revenir en haut Aller en bas
Yago
Agressif
Yago
Yago
Messages : 235
Date d'inscription : 10/07/2018
Age : 20
Yago
Page 1 sur 1
Sauter vers: